Cette étude, qui a traité les cas de l’Algérie, de l’Arabie saoudite, de l’Égypte, du Maroc, de la Mauritanie et de la Tunisie, a été menée par différents chercheurs multidisciplinaires et consultants issues de différents pays et horizons, sous la supervision du Professeur Dr. Sigrid Faath, qui coordonnait depuis 2007 un grand projet de recherche à l'Institut de Nahost-Studien/Institute of Middle East Studies (IMES) sur les stratégies à long terme de stabilisation de l'euro dans les pays partenaires d’Afrique du Nord et du Proche-Orient.
La présente étude trouve ses justifications notamment dans l’accroissement du potentiel de risques internes qui affectent la stabilité interne dans les pays de ces deux régions du monde. En effet, les tensions sociales, qui avaient déjà conduit à la protestation populaire généralisée, ont été communes au cours des dernières années dans différents pays d’Afrique du Nord et du Proche-Orient. L’insatisfaction croissante des populations dans ces pays quant à leurs conditions de vie socio-économique constitue la preuve tangible de l’insuffisance manifeste des prestations de l'État et son manquement sérieux à son rôle vital. Cette vague de tensions internes, qui a été souvent exprimée violemment, risque de saper la précaire stabilité dans plusieurs pays.
L'objectif fondamental du projet de recherche est d’identifier des politiques et des stratégies d'adaptation, aussi bien du point de vue économique que sociologique, pour les États concernés pour répondre à l'évolution des besoins spécifiques et mettre en évidence une stabilisation à long terme de l'euro dans les processus de coopération engagés entre l’Europe et les pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient.
Dans cette étude, la principale question qui a été traitée par les différents chercheurs a été : comment les gouvernements en Afrique du Nord et au Proche-Orient peuvent-ils, à moyen terme, faire face aux disparités sociales et régionales dans leurs pays respectifs ? Les analyses et les différents points de vue ont porté sur les cas des six pays suivants : Algérie, Arabie saoudite, Égypte, Maroc, Mauritanie et Tunisie.
Même si ce ne sont pas tous les pays d'Afrique du Nord et du Proche-Orient qui ont introduit, au même degré qualitatif et quantitatif, des mesures pour réduire les disparités sociales et régionales, les analyses dans cette étude confirment l’émergence d’une plus grande sensibilité pour les problèmes qui affectent la stabilité dans tous les pays de la région. Après un rappel des objectifs du projet de recherche en introduction, les résultats des analyses par pays ont été présentés dans les six chapitres ci-après. Enfin, dans un souci d’évaluation, l’étude a essayé de fournir des réponses à la question de savoir dans quelles circonstances les mesures qui ont été déjà entreprises dans les différents pays étudiés peuvent contribuer à la sécurisation sociale de la paix et de la stabilité politique dans ces pays. L’étude qui compte plus de 300 pages environ en plus des annexes, comporte deux introductions et 8 chapitres ainsi qu’il suit:
Chapitre II : Cas de l’Égypte
- Entre la stabilisation et la conservation du pouvoir en Égypte, la politique du gouvernement régional et la réduction les disparités sociales, par Thomas Demmelhuber, collaborateur scientifique à l'Institut des sciences politiques de l'Université d'Erlangen-Nuremberg (chaire de politique et histoire du Moyen-Orient) et Stephan Roll, diplômé en économie, chercheur en politique des réformes économiques en Egypte.
Chapitre III : Cas de l’Algérie
- La difficile élimination des disparités régionales, par Hanspeter Mattes, docteur en philosophie, science politique et économie, vice-directeur de l'Institut GIGA pour les études du Moyen-Orient, Hamburg.
- La nouvelle question sociale en Algérie : les jeunes et les chômeurs, un lien indissoluble ?, par Mohamed Saib Musette, docteur en sociologue, maître de recherche au Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD) à Alger, consultant international (OIT, PNUD et Banque mondiale).
Chapitre IV : Cas du Maroc
- Régionalisation et pouvoirs de la région au Maroc, par Sigrid Faath, professeur de sciences politiques, d'ethnologie et de sociologie, coordinatrice scientifique du projet de recherche "Menastabilisierung" au GIGA Institut.
- Le développement social au cœur de la politique marocaine, par Mohammed El-Ayadi, professeur de sciences sociales à la Faculté des lettres et des sciences humaines Ait-Chok, Casablanca.
Chapitre V : Cas de la Mauritanie
- Régions et groupes sociaux : le développement et la stabilité en Mauritanie, par Mohamed Saleck Ould Brahim, études supérieures en philosophie, sociologie et administration des relations internationales, chercheur et consultant international.
Chapitre VI : Cas de la Tunisie
- Tunisie : succès de la politique régionale et les disparités sociales, par Sigrid Faath (idem).
Chapitre VII : Synthèse et études sur les pays du Moyen-Orient
- Quelques aspects de la politique sociale et du développement régional au Moyen-Orient" par Hanspeter Mattes (idem);
Cas de l’Arabie saoudite
- Disparités du développement en Arabie Saoudite, par Hans-Georg Müller, docteur et consultant senior pour le Gulf Research Center (Dubai), enseignement des problèmes économiques des pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient à l'Université de Leipzig et Konrad Schliephake, professeur docteur de sciences économiques et orientales à Würzburg et à Tunis.
Chapitre VIII : Évaluation et perspectives
- État de la gestion des disparités sociales et régionales en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, par Sigrid Faath (idem).
Les relations politiques assez tendues entre les États et leurs citoyens en Afrique du Nord et au Proche-Orient ont été souvent renforcées par la croissance des inégalités en termes de qualité de vie, notamment au sein des groupes sociaux marginalisés. De plus en plus, les adolescents, les jeunes adultes et les femmes, entre autres, sont économiquement mal intégrés sur le marché du travail et de production, ainsi que dans le processus de participation sociopolitique dans leurs pays respectifs. La perte de confiance des citoyens vis-à-vis de leurs gouvernements, ainsi que dans les représentants administratifs des États, qui ont été les principaux acteurs de la vie publique depuis la fin de l'époque coloniale, s’est durablement installée pour créer une profonde crise de confiance entre les administrations et les administrés. Bref, l’échec avéré de l’Etat à fournir suffisamment le développement et la prospérité aux populations dans les pays de la région, a suscité des frustrations cumulées qui, parmi certains groupes sociaux, avaient conduit à augmenter leur volonté d'utiliser la violence contre l’l'État lui-même.
Étant donné que les tensions sociopolitiques au cours des dernières années, qui avaient impliqué différents groupes sociaux (populations des quartiers urbains pauvres et des régions rurales les moins développées) ont atteint un niveau très élevé de protestation et d’ébranlement du potentiel de déstabilisation inhérente, la question qui se pose aujourd’hui est de savoir comment un gouvernement peut faire face à de plus en plus de violents conflits internes ? Comment, à moyen et à long terme, un État peut-il, d'une part, se protéger contre l’instabilité tandis qu’il est appelé à inviter et à développer des conditions avantageuses pour un développement économique et social équilibré, capable d’attirer des investissements étrangers et créer des nouvelles opportunités d’emploi ?
Malgré de timides tentatives de décollage dans certains pays d'Afrique du Nord et du Proche Orient, la pression contre le changement demeure vivace et vigoureuse. Les structures de base des anciens systèmes sociopolitiques sont demeurés pratiquement les mêmes depuis plus d’un demi siècle. Dans cette nouvelle étude de GIGA, la stabilité est considérée comme un concept prometteur de nature dynamique et libératrice. La stabilité n'est pas l'entretien du statu quo politique d'un système déficient, fut-il même démocratique. La stabilité politique ne fait pas obstacle aux nouveaux changements et transformations dans certaines parties du tissu du système socioéconomique initial. La stabilité serait plutôt, l’invite pour "révolutionner" le paradigme ambiant.
Enfin, il faudra noter que cette nouvelle étude de GIGA a été financée entièrement par le Ministère fédéral allemand de la coopération et de développement économiques (BMZ).
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Mohamed Saleck Ould Brahim,
Publié par MULTIPOL: le jeudi 9 avril 2009, 10:11 - Développement / Commerce international - Lien permanent
Sources et liens utiles en allemand et en anglais :
1. „Sozio-regionale“ Entwicklungsansätze in Nordafrika/Nahost
2. “Approaches towards Socio-regional Development in North Africa and the Near East.
http://www.giga-hamburg.de/dl/download.php?d=/content/imes/menastabilisierung/pdf/faath_studieEntwicklungsansatz_2009_summary_en.pdf
La présente étude trouve ses justifications notamment dans l’accroissement du potentiel de risques internes qui affectent la stabilité interne dans les pays de ces deux régions du monde. En effet, les tensions sociales, qui avaient déjà conduit à la protestation populaire généralisée, ont été communes au cours des dernières années dans différents pays d’Afrique du Nord et du Proche-Orient. L’insatisfaction croissante des populations dans ces pays quant à leurs conditions de vie socio-économique constitue la preuve tangible de l’insuffisance manifeste des prestations de l'État et son manquement sérieux à son rôle vital. Cette vague de tensions internes, qui a été souvent exprimée violemment, risque de saper la précaire stabilité dans plusieurs pays.
L'objectif fondamental du projet de recherche est d’identifier des politiques et des stratégies d'adaptation, aussi bien du point de vue économique que sociologique, pour les États concernés pour répondre à l'évolution des besoins spécifiques et mettre en évidence une stabilisation à long terme de l'euro dans les processus de coopération engagés entre l’Europe et les pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient.
Dans cette étude, la principale question qui a été traitée par les différents chercheurs a été : comment les gouvernements en Afrique du Nord et au Proche-Orient peuvent-ils, à moyen terme, faire face aux disparités sociales et régionales dans leurs pays respectifs ? Les analyses et les différents points de vue ont porté sur les cas des six pays suivants : Algérie, Arabie saoudite, Égypte, Maroc, Mauritanie et Tunisie.
Même si ce ne sont pas tous les pays d'Afrique du Nord et du Proche-Orient qui ont introduit, au même degré qualitatif et quantitatif, des mesures pour réduire les disparités sociales et régionales, les analyses dans cette étude confirment l’émergence d’une plus grande sensibilité pour les problèmes qui affectent la stabilité dans tous les pays de la région. Après un rappel des objectifs du projet de recherche en introduction, les résultats des analyses par pays ont été présentés dans les six chapitres ci-après. Enfin, dans un souci d’évaluation, l’étude a essayé de fournir des réponses à la question de savoir dans quelles circonstances les mesures qui ont été déjà entreprises dans les différents pays étudiés peuvent contribuer à la sécurisation sociale de la paix et de la stabilité politique dans ces pays. L’étude qui compte plus de 300 pages environ en plus des annexes, comporte deux introductions et 8 chapitres ainsi qu’il suit:
Chapitre II : Cas de l’Égypte
- Entre la stabilisation et la conservation du pouvoir en Égypte, la politique du gouvernement régional et la réduction les disparités sociales, par Thomas Demmelhuber, collaborateur scientifique à l'Institut des sciences politiques de l'Université d'Erlangen-Nuremberg (chaire de politique et histoire du Moyen-Orient) et Stephan Roll, diplômé en économie, chercheur en politique des réformes économiques en Egypte.
Chapitre III : Cas de l’Algérie
- La difficile élimination des disparités régionales, par Hanspeter Mattes, docteur en philosophie, science politique et économie, vice-directeur de l'Institut GIGA pour les études du Moyen-Orient, Hamburg.
- La nouvelle question sociale en Algérie : les jeunes et les chômeurs, un lien indissoluble ?, par Mohamed Saib Musette, docteur en sociologue, maître de recherche au Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD) à Alger, consultant international (OIT, PNUD et Banque mondiale).
Chapitre IV : Cas du Maroc
- Régionalisation et pouvoirs de la région au Maroc, par Sigrid Faath, professeur de sciences politiques, d'ethnologie et de sociologie, coordinatrice scientifique du projet de recherche "Menastabilisierung" au GIGA Institut.
- Le développement social au cœur de la politique marocaine, par Mohammed El-Ayadi, professeur de sciences sociales à la Faculté des lettres et des sciences humaines Ait-Chok, Casablanca.
Chapitre V : Cas de la Mauritanie
- Régions et groupes sociaux : le développement et la stabilité en Mauritanie, par Mohamed Saleck Ould Brahim, études supérieures en philosophie, sociologie et administration des relations internationales, chercheur et consultant international.
Chapitre VI : Cas de la Tunisie
- Tunisie : succès de la politique régionale et les disparités sociales, par Sigrid Faath (idem).
Chapitre VII : Synthèse et études sur les pays du Moyen-Orient
- Quelques aspects de la politique sociale et du développement régional au Moyen-Orient" par Hanspeter Mattes (idem);
Cas de l’Arabie saoudite
- Disparités du développement en Arabie Saoudite, par Hans-Georg Müller, docteur et consultant senior pour le Gulf Research Center (Dubai), enseignement des problèmes économiques des pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient à l'Université de Leipzig et Konrad Schliephake, professeur docteur de sciences économiques et orientales à Würzburg et à Tunis.
Chapitre VIII : Évaluation et perspectives
- État de la gestion des disparités sociales et régionales en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, par Sigrid Faath (idem).
Les relations politiques assez tendues entre les États et leurs citoyens en Afrique du Nord et au Proche-Orient ont été souvent renforcées par la croissance des inégalités en termes de qualité de vie, notamment au sein des groupes sociaux marginalisés. De plus en plus, les adolescents, les jeunes adultes et les femmes, entre autres, sont économiquement mal intégrés sur le marché du travail et de production, ainsi que dans le processus de participation sociopolitique dans leurs pays respectifs. La perte de confiance des citoyens vis-à-vis de leurs gouvernements, ainsi que dans les représentants administratifs des États, qui ont été les principaux acteurs de la vie publique depuis la fin de l'époque coloniale, s’est durablement installée pour créer une profonde crise de confiance entre les administrations et les administrés. Bref, l’échec avéré de l’Etat à fournir suffisamment le développement et la prospérité aux populations dans les pays de la région, a suscité des frustrations cumulées qui, parmi certains groupes sociaux, avaient conduit à augmenter leur volonté d'utiliser la violence contre l’l'État lui-même.
Étant donné que les tensions sociopolitiques au cours des dernières années, qui avaient impliqué différents groupes sociaux (populations des quartiers urbains pauvres et des régions rurales les moins développées) ont atteint un niveau très élevé de protestation et d’ébranlement du potentiel de déstabilisation inhérente, la question qui se pose aujourd’hui est de savoir comment un gouvernement peut faire face à de plus en plus de violents conflits internes ? Comment, à moyen et à long terme, un État peut-il, d'une part, se protéger contre l’instabilité tandis qu’il est appelé à inviter et à développer des conditions avantageuses pour un développement économique et social équilibré, capable d’attirer des investissements étrangers et créer des nouvelles opportunités d’emploi ?
Malgré de timides tentatives de décollage dans certains pays d'Afrique du Nord et du Proche Orient, la pression contre le changement demeure vivace et vigoureuse. Les structures de base des anciens systèmes sociopolitiques sont demeurés pratiquement les mêmes depuis plus d’un demi siècle. Dans cette nouvelle étude de GIGA, la stabilité est considérée comme un concept prometteur de nature dynamique et libératrice. La stabilité n'est pas l'entretien du statu quo politique d'un système déficient, fut-il même démocratique. La stabilité politique ne fait pas obstacle aux nouveaux changements et transformations dans certaines parties du tissu du système socioéconomique initial. La stabilité serait plutôt, l’invite pour "révolutionner" le paradigme ambiant.
Enfin, il faudra noter que cette nouvelle étude de GIGA a été financée entièrement par le Ministère fédéral allemand de la coopération et de développement économiques (BMZ).
_______________________________
Mohamed Saleck Ould Brahim,
Publié par MULTIPOL: le jeudi 9 avril 2009, 10:11 - Développement / Commerce international - Lien permanent
Sources et liens utiles en allemand et en anglais :
1. „Sozio-regionale“ Entwicklungsansätze in Nordafrika/Nahost
Ein erfolgversprechender Weg zur Stabilisierung der Staaten?http://www.giga-hamburg.de/dl/download.php?d=/content/imes/menastabilisierung/pdf/faath_studieEntwicklungsansatz_2009_volltext.pdf
2. “Approaches towards Socio-regional Development in North Africa and the Near East.
Do They Promise Stability for the States in Those Two Regions?”http://www.giga-hamburg.de/dl/download.php?d=/content/imes/menastabilisierung/pdf/faath_studieEntwicklungsansatz_2009_summary_en.pdf
http://www.giga-hamburg.de/dl/download.php?d=/content/imes/menastabilisierung/pdf/faath_studieEntwicklungsansatz_2009_summary_en.pdf
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